Il est temps de vous faire part par écrit, à vous et aux générations qui se suivront sur cet espace multidimensionnel et multi-temporel, de ma vie, mon passé, mon enfance, les étapes essentielles de mon existence…
Ma mère, Eleanwiln, était disciple d’Eniripsa, née dans les lointaines forêts de Tamhalhou, elle a appris les arts de la guérison et de la diplomatie. Sandor, mon père, disciple de Sacrieur, fû un grand guerrier lors de la dernière Grande Guerre entre Brakmar et Bonta. C’est d’ailleurs sur le champ de bataille qu’ils se rencontrèrent.
De leur union ils eurent 5 enfants. L’aîné fût un garçon, Tyfou, choisit la voie militaire et s’orienta vers le Dieu Crâ, il intégra l’armée bontarienne très tôt mais fut tué au combat lors d’un assaut sur Brakmar qui permit de libérer de nombreux prisonniers innocents. Je ne l’ai malheureusement jamais connu, ou du moins je n’en ai pas de souvenirs, je devais avoir 2 ans quand il nous quitta.
Ma mère, enceinte de son deuxième bébé, pris la décision de quitter Bonta, elle regretta énormément de ne plus apporter son aide médical aux soldats, mais la perte de son fils et l’éventualité de perdre ses futurs enfants de la même manière la hantait. Elle se replia donc à Tamhalhou dans sa famille, chez sa marraine Ahny et son mari Woger.
Mon père resta aux combats, il était un fin stratagème et un valeureux guerrier. Cependant, il allait voir tant que possible et même assez souvent, sa femme et ses enfants. Ma mère accoucha donc là-bas, loin des champs de bataille, de ma sœur cadette Aylin, puis vinrent Lean mon deuxième frère, et les jumeaux. Les jumeaux ? Oui, mon frère jumeau et moi-même.
Aylin, dans le contexte où elle grandit, aida très jeune ma mère dans les tâches ménagères et tout ce qu’elle avait à accomplir. Un lien puissant s’établit entre elles, et Aylin su un jour ce pour quoi elle était faite. Eniripsa était venu la chercher et lui indiqua le chemin à travers ma mère.
Très rapidement, un an et demi après mon frère Lean voyait le jour. Petit intrépide, il souhaitait tout petit se rendre à la guerre. Ma mère prenant peur du destin sur lequel il se dirigeait, pria Woger de l’initier à l’art de la recherche, de la création… Woger, de bon cœur, l’emmenait donc en forêt mais ce petit bougre se cachait et ruminait dans son coin. Et il en passait du temps à penser, à savoir comment il pourrait faire pour se rendre où il voulait, quand il voulait, puis revenir, sans être vu. Aylin eût alors l’idée de l’emmener à la bibliothèque du village pour étudier, au moins il restera en place car intéressé, et il ne risquera rien, la maîtrise des sortilèges de Xélor demandant un très long apprentissage.
Enfin, les jumeaux pointèrent le bouts de leurs nez bien plus tard, 10 ans après. Papa était revenu de Bonta depuis une douzaine d’années afin de profiter des ses enfants. Il avait formé bon nombre de soldats disciples de Sacrieurs et avait d’ailleurs acquit à ce titre, une place dans le conseil du temple Sacré.
* soupir, a le cœur qui bat fort, les larmes qui montent aux yeux *
Des jumeaux donc, mon frère, Ahiâm, est sorti le premier ! Ce qui fait de moi la petite dernière à quelques minutes de la famille. À partir de là, mes parents, Aylin, Lean, Ahiâm et moi même avons vécu heureux plusieurs années. La tradition aurait voulu que mon frère et moi soyons initiés dès le plus jeune age dans une voie, vers un Dieu du panthéon.
Mais, mon père, lassé et envahit par certains souvenirs de guerre ne souhaitait pas nous enseigner les arts de Sacrieur. Quant à ma mère, après tous ses enfants, l’absence, même limitée, de son mari, elle voulait vraiment profiter de sa famille et se reposer. Cependant, je crois aussi qu’elle travaillait secrètement à une façon de parler une ultime fois à son fils aîné décédé, elle passait beaucoup de temps avec Lean à la bibliothèque, mais Lean nous confiait que parfois elle des heures dans les seuls rayons où de vieux manuscrits traitaient de résurrection ou de communication avec les morts. C’est assez sordide et dangereux, c’est pour cela, je pense, qu’elle ne nous en a jamais parlé.
Finalement, j’ai atteins l’adolescence après une enfance merveilleuse et un magnifique lien avec mon frère Ahiâm, un lien difficile à expliquer… Aylin s’était, entre temps, mariée avec un charmant Crâ. Ils ont quitté le domicile familial pour aller s’installer bien plus loin, sur une toute petite île bien isolée mais très charmante d’après les souvenirs que j’ai de nos quelques visites là bas.
Lean, lui, beau garçon commençait tout juste à maîtrisé quelques sorts mineurs, et à draguer les filles, il était grand temps pour son âge, la vingtaine dépassée, mais c’était aussi un grand timide !
Ahiâm et moi nous amusions depuis 2 ans déjà à suivre papa le matin au lever du soleil quand il allait faire ses rituels en l’honneur de Sacrieur. Je crois qu’il nous avait repéré depuis toujours, mais il faisait comme si il ne voyait rien. Un jour, il nous a demandé de venir avec lui, et il a commencé notre initiation auprès de Sacrieur, le temps avait guéri ses blessures et il sentait bien que ses deux petits derniers en avait envie, qu’ils étaient sur de la voie sur laquelle ils souhaitaient s’engager. On a donc voulu faire « comme papa ».
Au bout de cinq années d’apprentissage, on arrivait avec mon frère à s’échanger nos places dans nos lits superposés par « transposition corporelle ». Ce qui, naturellement, occasionnait un peu de bruit. Ce bruit décelé par mon grand frère Lean dans la chambre d’à côté l’agaçait assez rapidement (accompagné de nos rires). Il entrait dans notre chambre et marmonnait je ne sais pas quoi d’incompréhensible mais toujours est-il qu’à la seconde où il se taisait, nous nous endormions aussitôt ! (Je le soupçonne fortement d’avoir utilisé sur nous un sort issu des arts de Xélor…). Enfin, ce n’est qu’une anecdote qui me vient comme ça au passage ^^.
Pendant la guerre, le lien, naturellement, entre ma famille et le couple Ahny, Woger s’est considérablement amplifié. Ahny n’était plus la « simple » (si je puis dire) marraine de maman, et surtout pour nous, enfants, ces deux là étaient comme nos grands-parents. Seul Tyfou a connu mes véritables grands-parents, et mes grands-parents eux, n’ont connu que Tyfou (évidemment) et Aylin pendant les toutes premières années de sa vie (elle n’en a que très peu de souvenirs). Mes grands-parents que ce soit du côté maternel ou paternel, ont eu la chance de quitter ce monde par les processus naturels de la vie. De ce fait, même après le retour de papa des fronts de batailles, Ahny et Woger venaient chaque semaine manger à la maison, ou bien nous chez eux.
Un soir donc, qu’Ahny et Woger mangeaient avec nous, on entendit des bruits, des hurlements venant de la grange où papa rentrait les dragodindes. Papa et Woger sortirent donc voir ce qui se passait, un prédateur affamé qui rôdait peut-être… Au bout de 5 minutes, on entendit alors papa qui appelait à l’aide. Maman sortit donc et pria Ahny de rester avec Lean, Ahiâm et moi dans la maison. J’avais le cœur qui battait à 100, Ahiâm aussi. Des bruits que je n’avais jamais entendu jusque là arrivèrent à nos oreilles très rapidement après la sortie de maman. Ahny connaissait ces sons, papa et maman utilisaient leurs sorts et invoquaient leurs Divinités respectives. Au moment où Ahny, dit inconsciemment : « Ô Enutrof, dis-moi que c’est impossible, ils se battent », nos cœurs s’emballèrent, on savait alors que c’était bien plus sérieux qu’un simple prédateur et même qu’une meute entière…
La lutte semblait redoubler d’intensité, Ahny agrippa les bras de Lean, le fixa droit dans les yeux et lui demanda d’emmener son frère et sa sœur dans la réserve, située sous la maison (l’accès se faisait par une trappe directement à l’intérieur de la maison). Elle sortit alors de la maison à sont tour et allait rejoindre mes parents, de ce qu’on pouvait entendre venant de dehors, Woger était inconscient.
Une fois rendu dans la réserve, la terre amplifiait les bruits venant de dehors. La bataille semblait s’éterniser, je n’ai jamais eu aussi peur de ma vie. On réussissait parfois à capter quelques mots venant de nos parents et d’Ahny, ils s’organisaient, apparemment ils étaient encerclés. Je ne saurais dire combien de temps ces bruits ont duré, cela paraissait une éternité. Lean ne disait mot, Ahiâm et moi étions collés à lui. Soudain, et sans transition, le silence absolu… Puis, le son de la porte d’entrée qui s’ouvre lentement, des pas, lourds… Et nombreux. Rapidement, aussi, des rires, et un langage que je connaissais pas, un dialecte bien étrange qui n’était pas de la région. J’étais pétrifiée, aucun de mes membres ne pouvait bouger, je retenais ma respiration, Ahiâm était dans le même état. Lean, les larmes coulant le long de son visage, pensait et nous regardait, un regard profond, plein d’amour, et de peur. Il attrapa alors nos mains, chuchota « Ayez confiance, et surtout, ne me lâchez pas. »
Il ferma les yeux et se mit à murmurer quelque chose qui, encore une fois, m’échappait. A la différence que je reconnaissais dans sa voix, des intonations, des mots peut-être même, qui me rappelaient son marmonnage quand il venait dans notre chambre pour nous endormir.
Le sol à mes pieds semblait se dérober, puis, un bruit sourd et grondant se fit alors entendre, « Zzviooouuummb ! ». Une lumière très intense m’éblouit et quand je puis ouvrir les yeux, ce que je vis me fascina et me terrifia à la fois.
Il avait réussi, Lean, nous transportait à travers l’espace-temps. Je le regardais et je voyais bien que dans son regard, il était aussi perdu que nous et ne savait pas trop comment s’y prendre. Je vis ses lèvres bouger, mais ses paroles n’arrivèrent à mes oreilles que quelques secondes après. Un effet que j’explique par le manque de contrôle de mon frère sur ce voyage spatio-temporel. La sensation de ce voyage est encore vive en moi aujourd’hui, les mains dans les mains, bien fermement serrées, on tournoyait dans un espace lumineux, bleuté, la vitesse que nous avions n’était pas constante, par moment des fortes accélérations manquaient de nous faire lâcher prise, ou bien des ralentissements brusques faisaient se rencontrer nos têtes.
Nous avons dérivés comme ça pendant plusieurs minutes, des crampes aux doigts commençaient à me prendre. Puis, Lean a réussi a stabiliser notre vitesse et à nous fixer, nous ne tournoyions plus. Assez fier de sa performance, il nous regarda et nous adressa un sourire, les larmes lui coulaient toujours sur les joues. Nous venions de perdre toute notre famille, à l’exception d’Aylin, installée sur son île avec son mari. Je pense que Lean voulait nous emmener là bas. Mais… alors que nous avancions (ou reculions ?) dans cet espace-temps de façon stable depuis un moment, je sentis comme une déflagration contre mon corps entier qui me fit lâcher prise de mes deux ferres, eux aussi d’ailleurs furent séparés par ce même choc. Je n’ai eu mes deux frères dans mon champ visuel que pendant une dizaine de secondes. Je voyait au loin Lean qui nous tendait ses mains et Ahiâm qui luttait, essayant n’importe quel mouvement qui pourrait lui permettre de se rapprocher de nous.
C’est la dernière fois que je vis mes frères. Juste après les avoir perdu de vue, le même bruit « Zzviooouuummb ! » et de nouveau une intense lumière m’envahissaient. J’atterris dans une prairie de bouftous à Astrub. Je me suis isolée alors pendant plusieurs jours, n’avalant rien à part quelques gouttes d’eau.
Une voix s’invita alors dans ma tête, me disant que je devais être forte, continuer à croire en l’amour et poursuivre mon initiation. Elle est folle me direz-vous, mais je crois, sincèrement, que Sacrieur elle même me parlait, qui d’autre ? J’ai donc repris petit à petit le chemin du village d’Astrub et rapidement, j’y ai rencontré celle qui m’a redonner le goût de vivre, celle à qui je dois cette histoire de ma vie, car elle est mon amie, et pour elle, je me sacrifierais, bien entendu, Fero, mon amie, Ferora, oui c’est bien toi.
* se sens soulagée *, ça fait du bien de se livrer.
Bien entendu, une de mes premières préoccupations était de savoir si Lean et Ahiâm avaient réussis à rejoindre l’île où vit Aylin. J’ai donc fait ce voyage assez long jusque chez ma sœur. J’ai eu la dure tâche de devoir lui apprendre la nouvelle… Effectivement, leur île paradisiaque est splendide car quasiment vierge, et donc, les voyageurs sont rares, les nouvelles du monde alentours arrivent donc très très difficilement aux quelques habitants. Aylin, effondrée, me dira que ni Lean, ni Ahiâm n’ont été vu sur l’île. Et sur cette toute petite île, le moindre événement se sait. Cependant, Aylin ajouta un peu de bonheur à mon cœur en m’annonçant qu’elle était enceinte de son premier bébé. L’autre grande surprise quand je suis allé là-bas, c’est que bien qu’aucun de mes deux frères n’étaient présents, Woger lui, était là.
Une fraction perdue de mon cœur s’est reconstituée lorsque je le vis. Woger, lui aussi était surpris de me voir. D’après ce qu’il m’a raconté, le plus sombre soir de ma vie, le soir où il est sortit avec papa dehors pour voir ce qui se passait, il n’a pas vu grand chose, il a été pris par derrière, victime d’un coup sournois, il n’a eu le temps d’apercevoir qu’une troupe d’individus portant la marque de Brakmar, puis le trou noir. La surprise était totale, qu’est-ce que des Brâkmariens faisaient à Tamhalhou, petite région forestière neutre et paisible. Par ailleurs, le village est plutôt bien gardé, et rien, aucune alerte. Quand il s’est réveillé, le spectacle qui s’offrait à ses yeux était terrible. Maman et sa femme étendues par terre, sans vie. Le sang de mon père couvrait une énorme partie du sol, mais le corps n’était pas là. Woger se précipita donc, malgré la douleur, dans la maison dans l’espoir de nous y voir. Personne. Il avait été laissé pour mort, et se retrouvait seul. Il a donc enterré et rendu hommage avec le village à sa femme, et à maman. Puis, sans perdre de temps et dès que ses forces lui ont permis, il est venu chez Aylin, dernier endroit où il pensait pouvoir nous retrouver.
Arrivé donc chez Aylin et son mari, la déception fût immense. Il n’avait plus de famille, hormis ici. Il décida donc de rester, et si nous devions réapparaître, se serait chez notre grande sœur. Après une telle épreuve, il est dur de se relever. Mais Aylin n’était pas douée uniquement pour soigner les blessures physiques, elle avait ce don qui pansait également les meurtrissures de l’âme.
Après quelques jours passés chez ma sœur, je ne pouvais pas me résoudre à attendre ici que mes frères reviennent, et je devais savoir ce qui était arrivé à mon père, à ma famille, pourquoi et par qui. Aylin voulait m’accompagner, je refusais, elle devait rester là, auprès de son mari, et porter son bébé le plus sereinement possible. Et puis, si jamais Lean et Ahiâm venaient ici, ils voudraient voir leur sœur. Et puis, j’avais rencontré Ferora, et il était hors de question de la laisser, je devais la retrouver à Astrub, je ne l’avais même pas prévenu de mon petit voyage jusqu’ici, je ne pouvais pas la quitter comme ça. Je sentais dans mon cœur que Fero, ce n’était pas qu’une rencontre hasardeuse, mais bien plus. C’est comme ça que finalement, ne pouvant se résoudre à me laisser seule, Woger décida de m’accompagner.
Une fois de retour à Astrub, tous les deux, nous nous sommes rendus au Temple Xélor. J’ai expliqué ce qu’il s’est passé avec Lean. Un conseiller du Temple m’a alors dit que, si nous avions rompu la chaîne, lâcher nos mains, il était vraiment très peu probable que nous ayons atterris au même endroit, et même, à la même époque… Il semblait donc que mes deux frères soient encore plus isolés que moi, qui apparemment, ait eu beaucoup de chance de me retrouver à la bonne époque. Malheureusement, il était impossible pour un disciple de Xelor de retrouver mes frères, explorer tout l’espace-temps serait impossible, car infini, à moins d’être inimaginablement chanceux. Je ne pouvais donc pas faire grand chose pour eux, malgré moi. Il me restait cependant une tâche importante à accomplir. Découvrir ce que ces Brakmariens voulaient à ma famille, et plus particulièrement semble-t-il, à mon père. Mais je ne suis pas inconsciente, je n’allais pas me lancer à l’assaut de Brâkmar avec mon expérience. Je devais donc apprendre, devenir forte, améliorer ma maîtrise des Arts Sacrieurs, approfondir mes connaissances, et tout ça, je l’ai fait auprès de Ferora, et de Woger.
Nous contacter
|
Signaler un bogue
|
Plan
|
Règles
|
Accessibilité
|
En savoir plus
|
Flux RSS des brèves
|
Fero’blog
|
Portail - ferora.fr
1 visiteur, ces cinq dernières minutes
Le monde dans lequel évolue les personnages n’est pas de notre création, seules leurs aventures propres le sont.
© Ferora La Feu, © Eloah Sacriange, © Unician et © Gyloise ;
© Dofus,
© Wakfu,
© Ankama
Icônes de Crystal Clear par Everaldo Coelho, sous LGPL