Ferora Les aventures d’Eloah et Ferora Eloah
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Saison 1 : À la taverne de Soin Tan Ranci

Episode 8 : Le temple d’Eniripsa

Hier soir, Ferora sortit peu de temps après Ahiâm, laissant Noïga et Darinao veiller sur son amie. Rassurée sur son état de santé, elle pouvait dorénavant se concentrer entièrement sur sa découverte, et en particulier sur un moyen d’y pénétrer. Elle ne pouvait pas simplement détruire le sol du couloir ou les murs de la bibliothèque, le temple d’Eniripsa ne s’en remettrait jamais. Quant à agir de manière plus subtile, elle ne possédait pas les connaissances nécessaires pour briser le sort de protection. Un comble pour une disciple de Féca, Déesse du Bouclier ! Il lui fallait donc se renseigner. Or, qui mieux qu’un disciple d’Eniripsa connaissant les magies de l’époque des Dofus et du Wakfu pouvait mieux répondre à ses questions. Elle voulu donc rattraper Ahiâm mais le docteur Frizec l’attendait dans le couloir :

— Ma chère disciple de Féca, il va falloir que nous discutions. Vous semblez en savoir beaucoup sur notre savoir, et Darian m’a rapporté que vous maîtrisez des sorts perdus depuis mille ans, et, détenez un communicateur du Clan. En plus, voilà que votre amie possède des flux comme je n’en avais vu que dans les vieux livres d’histoire de notre ordre. Je vais encore vous poser la question et j’espère bien que vous allez me répondre cette fois-ci : qui êtes-vous ?
— Même si la question est simple, maître Frizec, la réponse ne l’est pas, répliqua Ferora.
— Je suis très loin d’être idiot, jeune fille et sachez que nous venons de décider d’un commun accord de ne pas inscrire dans nos registres le cas de votre amie.
— Je vous en remercie, mais puis-je savoir pourquoi ?
— Vous avez l’art d’esquiver les questions. Mais soit, je vais tenter de gagner votre confiance. Nous l’avons fait parce que nous pensons que c’est la meilleure mesure à prendre pour sa propre sécurité. D’autres guérisseurs moins scrupuleux auraient d’abord étudié complètement son cas quitte à la laisser mourir plutôt que de perdre une affection aussi rare. Même aujourd’hui, certains d’entre eux feraient tout pour l’étudier et apprendre comment cela est arrivé et comment y a-t-elle survécu.
— Je vous en remercie donc d’autant plus. Néanmoins, cela assure également votre sécurité personnelle, je me trompe ?
— Comment cela ?
— Si ces gens pourraient vouloir le cobaye, ils souhaiteraient sans doute autant le guérisseur.
— Maligne, hein. Je n’en attendait pas moins de vous, même si vous ne me facilitez pas la tâche. Très bien, je vais abattre mon atout. Je suis le membre du Clan de cette île, et je dois savoir qui vous êtes afin de savoir si vous êtes un danger pour mon territoire.
— Prouvez-le. Tout comme vous vous méfiez de nous, nous avons appris à nous méfier des personnes trop curieuses à notre égard.
— Voici ce qui pourrait être une impasse, chacun de nous ne voulant pas abattre son jeu devant un potentiel ennemi. Toutefois, je dois vraiment savoir qui vous êtes.

Soudain, le couloir s’assombrit considérablement. La Ryukana commença à élever ses défenses afin de parer toutes attaques mais rien ne vint. Elle utilisa alors ses sens pour sonder ce nouvel environnement et constata que le temple avait disparu. Enfin, pas tout à fait. Tout ce qu’elle est en ressentait était fortement assourdi comme si un voile l’en séparait, car ses sens l’informaient aussi qu’elle n’avait pas bougé. Elle se trouvait toujours au même endroit, ainsi que le membre du Clan. Elle en déduisit donc que le disciple d’Eniripsa avait érigé une sorte de barrière, ou plutôt et à son grand étonnement, avait peint cette barrière. La disciple de Féca la sonda mais sa nature lui échappait complètement, elle n’avait jamais vu cela. Très contrariée, elle déclara alors :

— Joli numéro, j’ai une amie roublarde qui apprécierait beaucoup un tel sort.
— Oh, ne raillez pas, vous êtes juste mécontente d’avoir été ainsi surprise. Ne vous inquiétez pas, ce n’est pas pour vous faire du mal que j’ai peint ce voile. Non, ce voile doit nous permettre de continuer notre conversation en toute tranquillité. Personne ne peut nous y écouter ou même nous y trouver. C’est très pratique lorsque mes condisciples doivent intervenir sur les champs de bataille.
— Je veux bien vous croire sur ce point, mais en quoi cette nouvelle discrétion va-t-elle nous sortir de notre impasse ? Cela ne me prouve pas que vous êtes ce que vous dîtes.
— Certes, mais ici je vais pouvoir laisser transparaître ma véritable nature et je suis sûr qu’avec vos sens exceptionnels vous pourrez vous en rendre compte par vous-même. Vous n’aurez ainsi plus à me croire sur parole.
— …
— Allons, si vous ne le pouviez pas, vous n’auriez pas pu diagnostiquer si précisement votre amie. Allons-y.

À première vue, rien ne se passa. Puis, progressivement, Ferora vit à travers ses sens que les flux magiques du docteur Frizec changeaient et se réarrangeaient selon un schéma qu’elle avait déjà vu. Il ressemblait à celui de Ganapsus, le membre du Clan qu’ils avaient rencontré après être sortis de la forêt d’Orchomène. Elle ne pouvait plus douter de la nature de Frizec, il n’avait pas menti. Au moment où elle comprit cela, elle réalisa également que son "secret" était en train de s’ébruiter à une vitesse affolante et qu’à cette vitesse, tout Amakna serait bientôt au courant. La Ryukana doutait que Féca soit assez souple pour permettre une telle publicité. Enfin, elle n’avait pas vraiment le choix puisque sa Déesse apprécierait encore moins qu’elle mente à un représentant des Douze.

Ferora expliqua donc qui elle était, son amie Eloah et comment elles s’étaient retrouvées ici. Pendant ce temps, le membre du Clan l’écouta en silence. Lorsqu’elle termina, il lui demanda de venir le voir le lendemain matin dans son bureau, puis fit disparaître sa barrière, et s’en alla. Restée seule dans le couloir, la jeune femme ressentie une grande fatigue et se demanda combien de temps s’était écoulé depuis le début de l’entrevue. Oubliant Ahiâm et les questions en suspend, elle retourna dans la chambre de son amie pour voir si tout allait toujours bien. Noïga s’était endormie sur sa chaise, une couverture sur les genoux et Darinao à son côté. Avisant une couverture libre, elle décida de les imiter et s’assit sur la dernière chaise libre, en face du lit de son amie.

Au matin, elle se sentit toujours un peu groggy mais assez en forme pour prendre la mesure de sa discussion avec le docteur Frizec. Sans réveiller les autres occupantes la chambre, elle sortit de la pièce. Elle croisa Bekaroë venant aux nouvelles et mécontent d’avoir été abandonné seul dans le chalet. Elle dû lui expliquer ce qui était arrivé hier à Eloah en termes assez simples pour lui. Ses explications terminées et en parties comprises, Ferora lui demanda en service de surveiller et prendre soin de leurs amis. Mieux valait prendre toutes les précautions. Puis, elle se rendit au bureau du docteur où elle croisa son assistance Neihli qui en sortait un sourire malicieux aux lèvres. Plus préoccupée par son maître que par la jeune fille, elle n’y prêta toutefois pas attention. Après avoir frappé et avoir été invitée à entrer, elle franchit le seuil du laboratoire avec appréhension.

— Bonjour, jeune fille ! Avez-vous passée une bonne nuit ? l’accueilla gaiement le maître des potions.
— Bonjour, maître. Un peu groggy ce matin, principalement dû à l’inquiétude quant à votre réaction.
— Dans ce cas, ne le soyez plus. Vous m’avez fourni assez d’explications et de détails pour que je croie à votre histoire. Ce qui m’étonne le plus, en réalité, c’est la facilité avec laquelle vos précédentes rencontres l’ont acceptée aussi facilement. Le maître Xélor qui vous confie une de ses jeunes apprenties, mon collègue Ganapsus qui vous a laissé partir avec la promesse de vous aider, ou encore vos nouveaux compagnons Noïga et Bekaroë. Votre histoire est assez incroyable pour remplir une étagère de toutes bibliothèques d’aventures, et eux vous ont crû sur parole sans vraiment de détails. Enfin, tant mieux pour vous.
— Heu… Je ne comprends pas très bien où vous souhaitez en venir, hésita Ferora.
— Peu importe. Passons à autre chose. Hier soir, vous m’avez également parlé de votre découverte dans les sous-sols de notre temple. Cela m’intéresse énormément. Pouvez-vous m’y conduire, j’aimerai voir cela par moi-même.
— OK, répondit-elle heureuse de bien s’en tirer. Juste que je souhaiterais passer par les cuisines avant, je n’ai pas encore mangé.
— Où avais-je la tête ? Bien entendu, nous y passerons en chemin.

Une demie-heure plus tard, ils se trouvaient dans le couloir désaffecté où la jeune femme avait découvert le passage énergétique. Tout d’abord, le docteur Frizec ne resentit rien. Puis, guidé par Ferora et ses sens de membre du Clan, il détecta à son tour le monte-personne. Fasciné, il voulut l’étudier sous toutes les coutures jusqu’au moment où découvrant un motif énergétique qu’il pensa reconnaître, ils disparurent.

Lorsqu’ils réapparurent, ils se trouvaient au troisième sous-sol, les lumières de la salle s’allumant toutes seules. Ils y découvrirent alors d’immenses bibliothèques de livres, d’objets en tous genres, de potions, de petites tables disséminées et au bout de la pièce, une immense table prenant toute la largeur, devant une estrade sur laquelle reposait une statue, où les Déesses Eniripsa et Féca semblaient s’entre-mêlées l’une l’autre pour brandir un bouclier ne représentant plus deux croissants rouges mais cinq potions différentes en étoiles. Très étonnés par cette représentation, aucun des deux ne pu l’expliquer. Cela leur permit juste de supposer que c’était grâce à leur présence à tous deux que le passage s’était ouvert. Ils continuèrent à fouiller un peu au hasard afin de mieux se rendre compte du contenu de la pièce, et dans le secret espoir de découvrir pour l’une les indices promis par Latas, pour l’autre des livres sur des potions encore inconnues. Déçus de ne rien trouver, ils allaient rebrousser chemin lorsque le docteur Frizec remarqua que deux vides entre des bibliothèques avaient les dimensions de portes. Ils s’en approchèrent et constatèrent qu’effectivement, il s’agissait bien de portes. Il y avait un encadrement recouvert de poussière, et une partie des gongs qui dépassaient. Néanmoins, il leur fut impossible de les ouvrir, que ce soit avec leur magie séparée, liée ou même des attaques physiques. Un peu dépités, ils décidèrent qu’il était temps de remonter.

Le maître des potions retrouva le motif et avec leur magie combinée, le passage se rouvrit. Cette fois-ci, le disciple d’Eniripsa se souvint où il avait déjà vu ce motif. Il était représenté sur une très ancienne mosaïque sur l’un des murs de fondation de la nef du temple. Il fut soudain très effrayé par leur découverte et pria sa Déesse qu’il se soit trompé. Car, s’il avait raison, cette pièce et tout son contenu pouvait bien être aussi dangereux qu’Ogrest et ses six Dofus. Les disciples d’Eniripsa ne sont pas les premiers habitants de cette île. Lorsque leurs ancêtres sont arrivés ici, ils ont trouvé les vestiges d’une ancienne cité appartenant à un peuple jusqu’alors inconnu. Après plusieurs années de recherche, ils ont finalement découvert que ce peuple était en avance sur son temps en magie et technologie, mais surtout qu’il croyait ne pas être les images des Dieux et Déesses mais que les Dieux et Déesses étaient à leur image. Le docteur Frizec prit donc la décision d’interdire l’accès à quiconque et en particulier à Ferora et ses compagnons jusqu’à ce qu’il se soit assuré que ce sous-sol n’avait rien à voir avec ce peuple. La jeune femme protesta mais il ne lui en laissant que peu de temps puisqu’il partit aussitôt pour la bibliothèque des Grands Maîtres. Elle n’avait plus, pour le moment, la possibilité d’agir et retourna donc à la chambre d’Eloah.


Ferora

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